Pilule, dispositif intra-utérin, anneau vaginal, implant, injection contraceptive, patch, …. Les méthodes de contraception féminine ne manquent pas. Mais la plupart d’entre elles présentent des effets secondaires plus ou moins désagréables. À tel point que certaines femmes renoncent aux contraceptions classiques. À la place, elles optent pour la symptothermie. 100 % naturelle, cette technique vise à calculer les dates d’ovulation, avant de s’abstenir de rapports sexuels non protégés pendant cette période. Seulement voilà, une erreur de calcul peut rapidement conduire à une grossesse non désirée.
Alors pour éviter cela, les femmes peuvent aussi compter sur leur partenaire. Après tout, il existe aussi des méthodes de contraception masculine. Mademoiselle Culotte fait le point.
Quels sont les modes de contraception masculine ?
92 % des femmes en âge de procréer et ne souhaitant pas tomber enceinte utilisent un moyen de contraception (comme la pilule ou le stérilet). Mais ce n’est pas la seule option disponible. Des contraceptifs masculins existent aussi. Faisons le tour.
Le préservatif masculin
Le préservatif reste la méthode de contraception masculine la plus répandue. Et pour cause, celui-ci n’est pas seulement utilisé comme un moyen de contraception. C’est aussi et surtout l’un des seuls moyens de se protéger contre les éventuelles maladies sexuellement transmissibles (l’autre étant le préservatif féminin).
Bon à savoir : en plus, des préservatifs sont délivrés gratuitement aux jeunes de moins de 26 ans. Pour cela, il suffit de se rendre en pharmacie.
Avantage : anti-grossesse et anti-IST
Inconvénient : il atténue les sensations de plaisir pour l’homme
Le retrait (ou coitus interruptus)
Pour certains, le retrait du pénis juste avant l’éjaculation est considéré comme un moyen de contraception masculin. Mais il n’en est rien. Avant l’organisme, les hommes commencent déjà à éjaculer quelques résidus de spermes. Comment est-ce possible ? Car les spermatozoïdes sont aussi présents dans le liquide préséminal. Autrement dit, la substance qui lubrifie le sexe masculin. Donc même sans éjaculation interne, les spermatozoïdes peuvent rapidement se faire un chemin jusqu’à l’ovule.
Et si la femme est en période d’ovulation juste à ce moment-là, le risque de grossesse est élevé. Il en va de même si quelques gouttes de sperme se déposent sur la vulve ou l’entrée du vagin.
Avantage : il n’affecte pas les sensations lors des rapports intimes, ni le quotidien des hommes.
Inconvénient : le coitus interruptus est loin d’être efficace à 100 %
La vasectomie
C’est une méthode radicale, puisqu’il s’agit d’une intervention chirurgicale visant à obturer les canaux de transport des spermatozoïdes.
Le problème, c’est qu’elle est, en principe, irréversible pour les hommes. On parle d’ailleurs de stérilisation masculine. C’est la raison pour laquelle cette chirurgie ne peut être effectuée que sur des hommes majeurs après un délai de réflexion de 4 mois.
Cela dit, ce n’est pas exactement comme la ligature des trompes chez les femmes, puisqu'il est possible de désobturer les canaux dans les 3 ans suivant la vasectomie. Dans ce cas, la fertilité masculine est réduite de 30 à 70 %.
Même si elle affecte la fertilité, cette méthode de contraception n’affecte, en principe, pas la virilité. Il y a toujours des érections, des éjaculations et du plaisir sexuel lors des rapports.
Avantage : c’est une méthode efficace, et il n’y a plus besoin de penser à la contraception
Inconvénient : la vasectomie est quasi définitive.
Les injections
Il existe une autre alternative pour les hommes. Il s’agit d'injections intramusculaires de testostérones. Mais ces méthodes présentent énormément de contraintes pour les hommes, sans oublier les éventuels effets secondaires.
Ce qui explique qu’elle ne soit pas utilisable plus de 18 mois, ni après 45 ans. Et surtout, elle n’est pas disponible en France.
Avantage : une efficacité prouvée pour éviter une grossesse non désirée.
Inconvénient : c’est une méthode très contraignante, beaucoup plus que n’importe quel autre dispositif féminin.
Finalement, il n’y a, aujourd’hui, aucune méthode de contraception pleinement satisfaisante pour les hommes. Mais après réflexion, c’est un peu pareil pour les femmes. Les scientifiques sont toujours à la recherche du contraceptif parfait (réversible, efficace et sans contrainte).
Pourquoi ça prend autant de temps ?
Un risque supporté par la femme
Hors préservatif, la contraception repose avant tout sur les femmes. Ce sont elles qui courent le risque de tomber enceinte.
- Si vous décidez de garder l’enfant, c’est à vous qu’il revient de porter le bébé pendant 9 mois, avec tous les rendez-vous médicaux et l'arrêt de travail que cela implique.
- Si au contraire vous choisissez l’avortement, vous devez gérer les impacts d’une telle décision, aussi bien d’un point de vue physique qu’émotionnel.
Quelle que soit la décision prise, une grossesse non désirée impacte majoritairement la gent féminine. Même si post-partum, la parentalité est censée s’effectuer à deux, rétablissant alors l'équilibre.
Des recherches en cours
Dans cette volonté d’équilibrer la situation entre les hommes et les femmes, des recherches sont effectuées quant au développement d’une contraception hormonale masculine. Notamment l’azoospermie qui associe un progestatif et de la testostérone (un peu comme les contraceptions oestro-progestatives féminines). L’idée est alors de bloquer la production de spermatozoïdes. Jusqu’alors, les résultats ont permis d’obtenir entre 85 à 90 % d’efficacité après deux mois d’utilisation. Cependant, les recherches n’ont pas continué. Pourquoi ?
- Une crainte des effets secondaires sur les fonctions sexuelles et le désir masculin ;
- Une impression d’atteinte à la virilité.
Autrement dit, ce n’est pas tant la recherche scientifique qui doit avancer, mais surtout les mentalités qui doivent encore évoluer.
À côté de l’azoospermie, une pilule masculine ou une vasectomie réversible sont aussi en cours de développement. Sans oublier le slip chauffant qui permettrait d’inactiver les spermatozoïdes.
Mais à l’heure actuelle, aucune de ces méthodes n’a encore reçu de validation scientifique. Problème d’efficacité ou de mentalité ? C’est sans doute un mélange des deux.
Comment passer à la contraception masculine ?
Même si les méthodes de contraception masculine sont encore limitées, elles existent. Alors si vous en avez marre de supporter tout le poids de la contraception (ou que celle-ci affecte votre santé), vous pouvez toujours demander à votre partenaire d’opter pour le préservatif, la vasectomie, le retrait ou les injections.
Mais comme chaque méthode contraceptive apporte son lot de contraintes, il est primordial de bien communiquer sur un éventuel changement. Le but n’est pas de forcer votre partenaire, mais d’en discuter à deux et de trouver un terrain d’entente.
Sources :
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