À l’approche de l’été, les magazines féminins commencent à mettre en avant leurs nouveaux régimes amaigrissants. Pour se montrer en maillot de bain, il faut avoir un corps ferme, mince et sculpté. Malgré le mouvement body positive et une meilleure acceptation de son corps, le culte de la minceur persiste encore et toujours. Et avec lui ses dérives : les troubles du comportement alimentaire. Touchant très majoritairement les femmes, les TCA ne sont pas seulement nocifs pour la santé des femmes, ils affectent aussi leur cycle menstruel, et par là même leur fertilité. Alors quel est le lien entre TCA et règles ? Mademoiselle Culotte fait le tour de la question.
Qu’est-ce qu’un TCA ?
Un TCA (ou trouble du comportement alimentaire) se caractérise par une relation toxique avec la nourriture qui s’accompagne d’une souffrance psychique et physique durable.
Une relation toxique avec la nourriture
Que l’on mange trop, pas assez ou que l’on rejette toute nourriture intégrant l’organisme, tous ces phénomènes traduisent des TCA.
Voici ses formes les plus courantes :
- L’anorexie : c’est le fait d’adopter une alimentation insuffisante par rapport aux besoins physiologiques. Cette maladie est souvent liée à une perception erronée de son propre corps : les femmes anorexiques refusent de prendre du poids, alors même qu’elles sont déjà maigres.
- La boulimie : c’est de la surconsommation de nourriture. Les boulimiques mangent beaucoup plus que ce que leurs besoins physiologiques ne réclament. Mais contrairement à l’anorexie, la boulimie n’est pas un état constant. Il s’agit surtout d’épisodes ou de crises de boulimie. À certains repas, les boulimiques mangent en excès. Après, le sentiment de culpabilité apparaît. Ce qui se traduit par des comportements compensatoires, comme les vomissements, le jeûne, les exercices physiques excessifs ou les restrictions alimentaires. Le problème, c’est que ces comportements favorisent les nouvelles crises boulimiques, entraînant un cercle vicieux. Niveau poids, il y a une certaine stabilité de fait de l’équilibre constant entre restriction et suralimentation.
- L’hyperphagie boulimique (ou le binge eating disorder) : là aussi, il y a des épisodes de boulimie, mais sans aucune compensation. Les femmes souffrant d’hyperphagie peuvent alors être en surpoids, voire obèses. À noter toutefois que l’obésité n’est pas un TCA, simplement une conséquence.
- Les troubles de l’alimentation nocturne : en journée, la consommation alimentaire est normale. Mais le soir venu ou la nuit, les quantités de nourriture consommées augmentent considérablement.
- L’orthorexie : il s’agit d’une vérification obsessionnelle de la qualité nutritionnelle de l’alimentation. Chaque étiquette est analysée au peigne fin, chaque aliment est pesé pour un contrôle maximal.
Bon à savoir : certaines personnes cumulent un ou plusieurs de ces troubles du comportement alimentaires. En particulier la boulimie et l’anorexie où la femme oscille entre les périodes d’hyper contrôle alimentaire et les pertes de contrôle totales.
Une souffrance psychique ou physique durable
Le comportement alimentaire inhabituel s’accompagne généralement d’un mal-être physique et/ou mental.
Niveau mental, il peut s’agir d’anxiété, de stress, de dépression ou de dysmorphophobie.
Niveau physique, les troubles du comportement alimentaires sont d’abord visibles, avec soit un surpoids ou de l’obésité, soit un fort amaigrissement lié à la dénutrition. Mais au-delà de l’indice de masse corporel (IMC), ils provoquent surtout des problèmes invisibles, comme les troubles intestinaux, les problèmes cardiovasculaires ou l’aménorrhée.
On s’intéresse justement à l’absence de règles en cas de TCA et les autres troubles du cycle menstruel.
Quel est l’impact du TCA sur les règles ?
90% des femmes souffrant d’anorexie n’ont pas leurs menstruations tous les mois. Le premier symptôme des TCA, c’est avant tout l’absence de règles chez la femme en âge de procréer. Autrement dit l’aménorrhée hypothalamique.
Ce phénomène s’explique aisément par un manque cruel d’apport énergétique suffisant. Le corps n’ayant pas suffisamment d’énergie pour faire fonctionner ses organes convenablement, il va privilégier les fonctions essentielles. Le cycle menstruel n’en fait pas partie. Les règles disparaissent alors. La situation peut alors devenir préoccupante lorsque l’aménorrhée se prolonge (plus de 3 mois sans écoulement sanguins).
Mais attention, car l’absence de règles signifie aussi absence d’ovulation. Les femmes souffrant de TCA (et plus spécifiquement d’anorexie) sont donc plus sujettes aux troubles de la fertilité.
À long terme, cela peut aussi provoquer d’autres effets désagréables :
- Ostéopénie : c’est une carence en oestrogène, qui limite la production de calcium. Les niveaux diminuent, les os s'affaiblissent. Et dans les cas les plus graves, cela peut favoriser le développement de l’ostéoporose
- Arrêt cardiaque : l'œstrogène favorise aussi la santé cardiaque. Si elle n’est plus produite en quantité suffisante, le risque de maladies cardiovasculaires augmente.
D’où l’importance de soigner son trouble alimentaire, aussi bien pour retrouver des menstruations “normales” que pour prendre soin de sa santé.
Comment récupérer des règles normales ?
Pour retrouver des règles normales, il faut également guérir de son TCA et retrouver un poids de santé. Or, cette maladie touche généralement la santé mentale des femmes. Il convient donc de se faire accompagner par un ou plusieurs spécialistes, comme un psychologue, un thérapeute ou un addictologue.
Malgré ce suivi, le chemin de la guérison est souvent long. De nombreuses femmes connaissent une ou plusieurs rechutes avant de vraiment s’en sortir. Mais la première étape est déjà d’en prendre conscience et de vouloir se soigner.
En attendant que la guérison ne soit complète, on vous a concocté quelques astuces pour mieux vivre vos règles avec un TCA :
- Les compléments alimentaires : ils peuvent vous apporter les nutriments dont vous avez besoin, sans pour autant influer sur votre poids. Découvrez notre sélection.
- La relaxation : les épisodes de stress peuvent favoriser les épisodes boulimiques. Il est donc primordial de se détendre pour éviter le stress. N’hésitez pas à pratiquer des activités qui vous font du bien, comme la peinture, le dessin, la lecture, la méditation, le yoga, etc. Attention toutefois, les soirées Netflix peuvent aussi vous détendre, mais elles favorisent aussi les crises de boulimie.
- Le choix des contraceptifs : évitez les contraceptions hormonales qui peuvent faire prendre du poids. En particulier si cela vous stresse.
Et quand vous aurez retrouvé vos règles, n’oubliez pas la culotte menstruelle pour contenir les fuites.
Sources :
- Ameli. "Les troubles du comportement alimentaire de l'adulte." (Français) Disponible ici.
- Ameli. "Boulimie et hyperphagie boulimique : repérer les symptômes." (Français) Disponible ici.
- Ameli. "Boulimie et hyperphagie boulimique : définition et causes." (Français) Disponible ici.