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Hématocolpos : Quand le sang des règles ne s’évacue pas normalement
Et si le corps fabriquait bien le sang menstruel, mais que celui-ci restait bloqué sans pouvoir s'écouler normalement ? C'est exactement ce qui se passe avec l’hématocolpos. Derrière ce nom un peu barbare se cache une pathologie rare qui touche principalement les jeunes filles. Décryptage
Qu’est-ce que l’hématocolpos ?
Pour comprendre l’hématocolpos, décomposons ce terme. Hémato désigne le sang et colpos désigne la cavité vaginale. En gros, il s'agit d'une accumulation progressive de sang menstruel dans le vagin, qui ne peut pas s'évacuer normalement.
La plupart du temps, l’hématocolpos survient au moment de la puberté, lors des premières menstruations. Pourquoi ? Parce que cette pathologie gynécologique est le plus souvent liée à une imperforation de l'hymen (ou atrésie hyménale). Cette fine membrane qui recouvre partiellement l'entrée du vagin est complètement fermée, sans ouverture naturelle. Et ce, depuis la naissance. Avant l’arrivée des menstruations, ce n’est pas forcément gênant. Mais lorsque les règles débarquent, ça devient beaucoup plus problématique. Et pour cause, le corps des jeunes filles fonctionne normalement. Il produit le sang menstruel, mais celui-ci ne trouve pas de sortie. Résultat ? Il s'accumule progressivement dans le vagin.
Bon à savoir : bien que ce soit la cause la plus fréquente de l’hématocolpos, l’imperforation de l’hymen reste extrêmement rare (environ 1 femme sur 2 000)
Outre cette anomalie génétique, d'autres facteurs expliquent l’obstruction menstruelle :
- la présence d'un diaphragme vaginal qui forme une sorte de cloison plus haut dans le vagin ;
- une malformation génitale féminine ;
- une endométriose ou des fibromes utérins qui bloquent les flux menstruels.
Quels sont les symptômes de l’hématocolpos ?
Comment reconnaître un hématocolpos ? Plusieurs signes peuvent vous mettre sur la piste :
- Les douleurs pelviennes cycliques : elles reviennent régulièrement, comme si votre fille avait ses règles, mais sans écoulement de sang visible. Ces douleurs peuvent devenir de plus en plus intenses au fil des mois, à mesure que le sang s'accumule dans le vagin.
- L'aménorrhée primaire : c’est l'absence de règles alors que tous les autres signes de puberté sont présents (développement des seins, apparition des poils pubiens). Si votre ado a dépassé l'âge de 16 ans sans avoir ses premières règles, une consultation s'impose.
- Des écoulements menstruels anormaux : il peut également y avoir des saignements inhabituels dans la région pelvienne en cas de rupture de l’obstruction.
- Une masse au niveau du bas-ventre : elle correspond à l'accumulation de sang dans le vagin. Cette masse peut parfois être visible lors d'un simple examen de la région vulvaire, où l'hymen imperforé apparaît bombé et bleuâtre à cause du sang retenu derrière.
- Des problèmes urinaires : comme des envies fréquentes d'uriner, des difficultés à vider complètement sa vessie, des infections vaginales à répétition, voire une rétention urinaire, … À cela peuvent s’ajouter des douleurs lombaires ou des problèmes digestifs. Tous ces maux sont causés par la pression exercée par l’accumulation du sang.

Quelles sont les complications possibles de l’hématocolpos ?
Non traitée, l'hématocolpos peut entraîner des complications. Bien souvent, le sang s’accumule au-delà du vagin, et peut même remonter dans l'utérus (on parle alors d'hématométrie) voire dans les trompes de Fallope (c’est hématosalpinx). En plus d’augmenter les douleurs chroniques, les flux non évacués peuvent compromettre la fertilité future.
En parallèle, des infections peuvent également survenir. Et oui, le sang qui stagne trop longtemps devient un terrain favorable au développement de bactéries. Le souci, c’est qu’elles peuvent s'étendre à l'ensemble de l'appareil génital.
Dans certains cas plus rares, une endométriose peut s’installer. Du fait de la pression, la muqueuse utérine se développe en dehors de l'utérus (comme les trompes utérines ou la cavité abdominale).
Enfin, si l'hématocolpos exerce une pression importante sur les voies urinaires, il peut favoriser la dilatation des uretères ou l’hydronéphrose.
Entre le risque d’infertilité et l’altération de la fonction rénale, mieux vaut éviter tout risque de complication en posant le diagnostic de l’hématocolpos le plus rapidement possible.
Comment diagnostiquer l’hématocolpos ?
Face à ces symptômes, la consultation devient indispensable.
Pour effectuer son diagnostic, le professionnel de santé commence par un interrogatoire médical précis : Quelles sont les douleurs ressenties ? Comment se déroule le développement pubertaire ? Depuis quand les seins et les poils ont-ils poussé ? Y a-t-il une masse dans le bas-ventre ? Quels sont les antécédents familiaux ? Autant d’informations précieuses pour détecter ou non l’hématocolpos.
Mais ce n’est pas suffisant. Vient ensuite l’examen clinique. Pour une jeune fille n'ayant jamais eu de rapport sexuel, l'examen se limitera souvent à une inspection externe de la vulve. Celui-ci peut déjà révéler un hymen bombé et bleuâtre en cas d’imperforation hyménéale.
Ensuite, des examens complémentaires permettront de confirmer le diagnostic. La plupart du temps, une échographie pelvienne suffit. Réalisée par voie abdominale, elle permet de visualiser l'accumulation de sang dans le vagin et d'identifier une éventuelle dilatation de l'utérus si le sang s'y est également accumulé.
Selon les premiers résultats, l'IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) peut s’avérer nécessaire. Notamment en cas de suspicion de malformation complexe (au niveau de l’utérus, des reins, …). Offrant une vision détaillée des structures anatomiques , cet examen permet d'analyser avec précision la malformation à l'origine de l'hématocolpos et de confirmer la nature sanguine du contenu vaginal.
Comment traiter l’hématocolpos ?
Si l'hématocolpos se traite facilement, une intervention chirurgicale est généralement nécessaire. Mais tout dépend de la cause sous-jacente.
Pour l'imperforation de l'hymen (cas le plus fréquent), il s’agit d’une hyménotomie ou une hymenectomie. Le chirurgien va créer une ouverture dans l'hymen pour permettre l'évacuation du sang accumulé. Cette ouverture est ensuite maintenue à l'aide de points de suture pour éviter qu'elle ne se referme.
L’opération ne dure que 30 minutes sous anesthésie générale. La plupart du temps, l’hospitalisation est ambulatoire. Vous pourrez rentrer chez vous le jour même.
Pour les autres causes, le traitement de l'hématocolpos varie : d’un traitement antibiotique intensif (notamment en cas d’infection) ou d’une chirurgie des malformations génitales. Quelle que soit la solution, l'objectif est toujours de rétablir un canal vaginal fonctionnel.
Comme l’hématocolpos implique souvent une intervention chirurgicale, il n’est pas rare de ressentir quelques douleurs post-opératoires. Mais des antalgiques devraient suffire pour les apaiser. En parallèle, quelques bonnes pratiques sont à appliquer pendant la convalescence de la patiente. À savoir : une hygiène intime impeccable, des sous-vêtements en coton et des vêtements amples pour plus de confort.
Et pour ça, il y a nos culottes de règles.
Comment prévenir l’hématocolpos ?
La prévention de l'hématocolpos repose essentiellement sur une détection précoce des anomalies anatomiques.
Mais soyons honnêtes, un examen clinique pédiatrique est rarement préconisé durant la période néonatale. Les anomalies passent donc inaperçues jusqu'à la puberté. Alors évidemment, il ne s’agit pas de vous faire peur et de demander un diagnostic dès la naissance de l’enfant. Néanmoins, si vous avez des antécédents de malformations génitales dans la famille, n’hésitez pas à demander une IRM pour identifier une éventuelle atrésie hyménale.
À côté de ces examens médicaux, sensibilisez votre fille à sa santé menstruelle, gardez un oeil attentif à ses douleurs abdominales et ses écoulements sanguins, et surtout, n’attendez pas pour prendre un rendez-vous gynécologique.
Bien connaître les maladies gynécologiques :
- Le syndrome des ovaires polykystiques
- Le syndrome du choc toxique
- Le polype utérin
- Les infections sexuellement transmissibles
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