Avoir ses règles entre copines, c’est bien pratique ! On ressent les mêmes symptômes en même temps (notamment ceux du syndrome prémenstruel). Ce qui permet de ne pas être seule face au flux menstruel et aux douleurs de règles. Pour autant, est-ce automatique ? Rien n’est moins sûr. Même si l’effet McClintock a la vie dure, force est de constater que chaque femme a son propre cycle, peu importe le degré de proximité avec des collègues, amis, soeurs, colocataires, etc.
L’effet McClintock - Késako ?
L’effet McClintock (également appelé effet dortoir), c’est tout simplement le fait d’avoir ses menstruations en même temps que ses proches ; comme des collègues, des amies, un membre de la famille, une colocataire. Passer beaucoup de temps avec une autre femme permettrait de synchroniser les règles. Les menstrues débarquent le même jour, avec des symptômes similaires.
Et comme les règles sont loin d’être la période la plus agréable du cycle menstruel, les femmes accueillent allègrement ce phénomène. Elles se sentent ainsi moins seules dans leur “galère”. Même si les menstruations sont de moins en moins tabou, c’est toujours bien d’avoir une amie avec qui discuter de tous les désagréments qui font surface. D’autant plus si elle vit la même chose.
Cet effet McClintock est comme un signe de synchronisation, d’amitié ou de connexion entre deux femmes. Alors est-ce vrai ? Mademoiselle Culotte déconstruit les idées reçues.
Synchronisation menstruelle : mythe ou réalité ?
Un phénomène bien ancré dans les moeurs
L’effet McClintock a vu le jour dans les années 1970 sous l’impulsion de Martha McClintock, une psychologue américaine. Lorsqu’elle était doctorante à l'université d'Harvard, Martha McClintock a publié une étude en 1971 dans la revue scientifique Nature. Après avoir analysé les cycles menstruels de 135 étudiantes vivant dans le même dortoir universitaire, la psychologue a observé une tendance à la synchronisation du cycle menstruel (cycle syncing). Au fil du temps, les femmes vivant sous le même toit auraient leurs règles en même temps. Comment est-ce possible ? Martha McClintock explique cet effet dortoir par la sécrétion de certaines hormones sexuelles (les phéromones) en période de menstruations. Les autres femmes vivant à proximité capteraient ces molécules chimiques inodores ; favorisant ainsi la synchronisation progressive des menstruations.
Au-delà de l’effet McClintock observé par la psychologue américaine, ce cycle syncing existait aussi chez les cueilleuses de houblon, en Belgique. Dès le début de la récolte, leurs saignements se déclenchaient. À l’époque, on parlait du démon du houblon (c'est dire à quel point les règles étaient bien vues). En réalité, aucun démon ne se cache sous ce phénomène. C’est simplement l’action de la molécule hopéine, un phyto-estrogène. Autrement dit, le houblon imite l’action des oestrogènes naturels. Cette influence hormonale stimule la muqueuse utérine, et donc l’arrivée du nouveau cycle.
Bon à savoir : si vous êtes amatrice de bière, ne vous attendez pas à déclencher inopinément vos règles. En effet, la quantité d’hopéines présentes dans ce breuvage est beaucoup trop faible pour avoir un quelconque effet sur votre santé. Vous serez simplement saoule si vous en buvez trop.
Les limites de l’effet McClintock
Malgré son succès dans les années 1970, l’effet McClintock a rapidement été décrié par les communautés scientifiques. Plusieurs études ont démontré l’absence de synchronisation des cycles menstruels. Voici quelques exemples d'études :
- En 1992, l'anthropologue Clyde Wilson met en évidence plusieurs erreurs méthodiques dans l'étude de Martha McClintock.
- Toujours en 1992, une étude ayant cherché à valider la théorie McClintock a, en fait, démontré tout le contraire. À travers une étude réalisée auprès de 29 couples de lesbiennes, les scientifiques ont constaté que les femmes avaient chacune leur propre cycle. Et pourtant, ces couples réunissaient les meilleures conditions pour une éventuelle synchronisation.
- Le scientifique Der Spiegel met en avant l’absence de synchronisation des règles chez les femmes prenant la pilule ou autre méthode de contraception hormonale. Dans ce cas, le cycle menstruel étant très régulier, seules 24% des femmes auront leurs règles en même temps.
L’effet McClintock pourrait s’expliquer, non pas à cause des phéromones, mais à cause des cycles irréguliers. Si plusieurs femmes ont des règles irrégulières, il est naturel qu’ils se synchronisent à certains moments, et s’éloignent à d’autres.
Même si l’effet McClintock n’est pas vérifié, rappelez-vous que vous n’êtes pas seule. Les femmes de votre entourage ont aussi leurs règles. À d’autres moments, certes, mais elles vivent la même chose que vous. Les troubles hormonaux peuvent se manifester sous différentes formes (règles douloureuses, irritabilité accrue, menstruations abondantes, ballonnements, maux de tête, prise de poids, fatigue accrue …), mais ils concernent la majorité des femmes. Alors, n’hésitez pas à en discuter avec vos proches. Et puis, il y a aussi les conseils de Mademoiselle Culotte. Grâce à nos culottes de règles pour limiter les flux, nos maillots de bain menstruels pour continuer d’aller à la plage ou la piscine, ou encore nos patchs CBD pour limiter les douleurs de règles, vous avez plusieurs ressources à disposition pour mieux vivre vos règles au quotidien