Si une grande majorité de femmes subit les symptômes du syndrome prémenstruel (SPM), pour certaines d’entre elles, ces effets secondaires peuvent carrément les empêcher de mener leur vie normalement. Notamment en cas de trouble dysphorique prémenstruel. Alors de quoi s’agit-il ? Quels sont les symptômes ? Comment le diagnostiquer ? Et surtout, comment le traiter ? Mademoiselle Culotte répond à vos questions.
C’est quoi le trouble dysphorique prémenstruel ?
Le trouble dysphorique prémenstruel est une forme sévère de syndrome prémenstruel. Contrairement au SPM qui touche environ 80 % des femmes en âge de procréer, le TDPM ne concerne que 3 à 8% des femmes. Alors même si son incidence est moindre, les symptômes sont particulièrement lourds.
En effet, traditionnellement, à l’approche des menstruations, la majorité des femmes ressentent une série de désagréments plus ou moins acceptables. Par exemple, des troubles du sommeil, des fringales, des ballonnements, une sensibilité au niveau de la poitrine, des courbatures, des sautes d’humeur, …
L’intensité des symptômes du syndrome prémenstruel varie d’une femme à l’autre, mais aussi les symptômes en eux-mêmes. Quels qu’ils soient, ils sont parfaitement normaux. Ils sont liés à une chute des taux d’hormones féminines en fin de cycle. Ce qui a une incidence sur votre corps et votre humeur.
Pour autant, le SPM ne doit pas vous empêcher de vivre votre vie normalement. Si c’est le cas, vous pouvez suspecter un éventuel trouble dysphorique prémenstruel. En particulier si vous subissez principalement des symptômes d’ordre psychiatriques
Quels sont les symptômes du TDPM ?
Le trouble dysphorique prémenstruel ressemble en de nombreux points au syndrome prémenstruel.
En effet, il commence et se termine à la même période ; depuis la seconde semaine de la phase lutéale jusqu’au début de la phase folliculaire (ou l’arrivée des règles).
Quant aux symptômes, ils sont plus ou moins similaires. Cela dit, en cas de TDPM, c’est l’humeur qui est particulièrement touchée. Les femmes souffrant de trouble dysphorique prémenstruel ressentent généralement :
- Une anxiété accrue ;
- Une irritabilité et une colère plus forte ;
- Une humeur dépressive et un sentiment de tristesse ;
- Une labilité émotionnelle ;
- Des idées suicidaires ;
- Un manque d'intérêt pour les activités quotidiennes.
À cela s'ajoutent quelques symptômes physiques, comme un sommeil perturbé, une suralimentation ou des fringales, une baisse d’énergie, une prise de poids, une sensation de ballonnement, un gonflement des seins, des douleurs articulaires et/ou musculaires.
Mais surtout, les symptômes du trouble dysphorique prémenstruel sont suffisamment graves pour perturber les activités quotidiennes. C’est donc une pathologie particulièrement handicapante pour les femmes qui en souffrent. D’autant plus qu’il est souvent sous-diagnostiqué.
Comment diagnostiquer la dysphorie prémenstruelle ?
Si vous suspectez un trouble dysphorique prémenstruel, nous vous invitons à consulter votre médecin le plus rapidement. Celui-ci établira alors un diagnostic symptomatique.
C’est-à-dire que vous devrez évaluer vos symptômes pendant au moins deux cycles pour caractériser ou non le TDPM.
Concrètement, le trouble dysphorique prémenstruel est reconnu dès lors que vous ressentez au moins 5 des symptômes ci-dessous :
Sautes d’humeur marquées |
Colère plus importante |
Humeur dépression |
Auto-dépreciation |
Irritabilité marquée |
Augmentation des conflits interpersonnels |
Sentiments de désespoir |
Anxiété |
Tension marquée |
Nervosité |
Sentiment de tristesse soudaine |
Manque d’intérêt pour les activités quotidiennes |
De plus, vous devez ressentir au moins un des symptômes ci-dessous :
Difficulté de concentration |
Baisse d’énergie ou fatigue |
Modification de l’appétit (fringales ou suralimentation) |
Insomnie ou hypersomnie |
Sentiment de perte de contrôle |
Symptômes physiques associés au SPM |
L’ensemble de ces symptômes doit apparaître la semaine précédant les règles et disparaître la semaine suivant les menstruations. Ils doivent aussi être présents lors de la majorité de vos cycles et être suffisamment graves pour perturber vos activités quotidiennes.
La fréquence et l’apparition des effets du trouble dysphorique prémenstruel doivent impérativement être évaluées, car ils peuvent aussi concerner d’autres pathologies, comme la périménopause, la fatigue chronique, les maladies thyroïdiennes, la maladie du côlon irritable, la dépression ou l’anxiété.
Comment soigner le trouble dysphorique prémenstruel ?
Pour traiter le trouble dysphorique prémenstruel, il faut d’abord connaître la cause. Mais celle-ci n’a pas encore été déterminée avec exactitude par la communauté scientifique. Cela dit, les bouleversements hormonaux jouent sans aucun doute un rôle important sur le TDPM. Or, les fluctuations hormonales peuvent être aggravées par l’alimentation, le stress ou les traumatismes de la vie. Sans oublier que les femmes ayant des antécédents familiaux sont plus susceptibles de subir le TDPM.
À partir de cela, voici quelques éléments pouvant vous aider à soulager le trouble dysphorique prémenstruel :
- Une alimentation équilibrée : une réduction du sucre et de la caféine, une consommation de protéine, de céréales, de fruits et légumes. Des compléments alimentaires peuvent aussi accompagner votre régime pour vous apporter tous les nutriments essentiels. Retrouvez nos conseils sur ce lien.
- Une bonne hygiène de sommeil : il s’agit de se coucher à horaire régulier et de dormir entre 6 à 8 par nuit.
- Une activité physique régulière : vous pouvez choisir l’activité qui vous convient, comme la danse, le yoga, le fitness, le cardio, la boxe, etc. L’important est de continuer à bouger régulièrement.
- Des traitements médicamenteux : comme les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS), les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ou les médicaments hormonaux.
En prime, n’hésitez pas à porter une culotte menstruelle pour mieux vivre la période de règles.
Sources :
Ameli. "Le trouble dysphorique prémenstruel." Disponible ici.