Qu'est-ce que la ménorragie, ou quand les règles n'en finissent plus ?

Des menstruations qui n’en finissent plus ? Déjà que la période des règles est loin d’être agréable, si en plus, elle se prolonge dans le temps, ça peut devenir franchement pénible. Mais surtout inquiétant. Car la majorité des femmes ont des écoulements sanguins pendant 4 à 6 jours. Au-delà, on parle de ménorragie. Alors quelles sont les causes de ces saignements menstruels abondants ? Et les traitements ? Faut-il consulter un médecin ? Mademoiselle Culotte répond à vos questions. 

Qu'est-ce que la ménorragie ?

Même si toutes les femmes ont des cycles menstruels différents, il y a tout de même quelques normes. Lorsque la durée ou l’intensité du flux est supérieure à la moyenne (30 ml et 4 à 6 jours), on parle de ménorragie. Ce trouble menstruel est caractérisé par des saignements anormalement abondants et/ou prolongés durant les règles. 

Alors qu’entend-on par ces expressions ? 

• Anormalement abondants : un flux menstruel dépassant 80 ml par cycle. Et comme on se doute que vous ne vous baladez pas avec un instrument de mesure avec vous, sachez que cela correspond à plus d’une dizaine de protections menstruelles (serviettes, tampons et coupe menstruelle). En plus, les pertes s’accompagnent souvent de caillots sanguins. Dans ce cas, on parle aussi de flux hémorragiques. 
• Anormalement prolongés : au-delà de 7 jours d’écoulement sanguin, ça commence à être long. 

Les symptômes de la ménorragie

Entre l’abondance et la durée des pertes menstruelles. La ménorragie peut devenir très handicapante pour les femmes qui en souffrent. Et pour cause, vous devrez changer fréquemment de protections hygiéniques, parfois toutes les heures, voire plus souvent.

Ces saignements ne sont pas seulement problématiques d’un point de vue logistique, mais aussi énergétique. Et oui, tout le sang perdu s’accompagne aussi de fer. Or, si vous avez moins de fer dans le sang, vous êtes plus susceptible de souffrir d’anémie. Ce qui se manifestera par une fatigue intense et un essoufflement. 

Pour couronner le tout, les contractions utérines sont aussi plus intenses pour évacuer le sang. Et qui dit contractions plus intenses, dit crampes menstruelles plus douloureuses. 

Bref, les ménorragies, c’est tout un ensemble de symptômes assez désagréables dont vous vous passeriez bien. 

Les différents types de ménorragies 

Comme le cycle menstruel est complexe, il n’existe pas un seul type de ménorragie, mais plusieurs : 

• Les macro ménorrhées : des menstrues longues, mais d’abondance normale. 
• Les hyperménorrhées : des règles abondantes, mais de durée normale.  

Par ailleurs, il ne faut pas confondre ménorragies et métrorragies. Ces dernières correspondent à des saignements en dehors de la période des règles.

Quelles sont les causes de la ménorragie ? 

La ménorragie cache souvent un dérèglement hormonal ou une pathologie cachée. Voici les principales causes de ce trouble menstruel : 

• Les déséquilibres hormonaux : toutes perturbations des niveaux d'œstrogène et de progestérone peuvent affecter l’intensité et la durée du flux menstruel. Or, ces bouleversements peuvent intervenir pour une variété de raisons, comme un stress trop intense, un jet-lag, une alimentation déséquilibrée, … Sans oublier la puberté et  la ménopause.
• Les fibromes et polypes utérins : ce sont des tumeurs bénignes qui peuvent causer des saignements abondants. Ils s’accompagnent généralement d’autres symptômes,  comme des douleurs lors de la miction ou les rapports sexuels. 
• L’ovulation tardive : si l’ovule met du temps à se libérer, l’endomètre a plus de temps pour grossir. Et comme il faut tout expulser lors des règles, les saignements seront naturellement plus abondants. 
• L’endométriose : lorsque le tissu endométrial se développe en dehors de l'utérus. Cette pathologie qui touche de nombreuses femmes entraîne des règles douloureuses et abondantes.
• Des troubles de la coagulation sanguine : notamment la maladie de von Willebrand qui affecte la capacité du sang à coaguler.
• Les dispositifs intra-utérins (DIU) non hormonaux : le stérilet en cuivre provoque une inflammation de l’endomètre pour empêcher l’ovulation. Dans les premiers mois suivant sa pose, les règles sont souvent plus longues, plus abondantes et plus douloureuses.  

Quand consulter un médecin ?

La ménorragie pouvant avoir un impact significatif sur la qualité de votre vie et votre santé globale, il est primordial de consulter un professionnel de santé rapidement. En particulier dans les cas suivants :

• Si les saignements sont si abondants qu'ils nécessitent un changement de protection hygiénique toutes les heures.
• Si vous ressentez d’autres symptômes associés à la ménorragie, notamment l'anémie caractérisée par une fatigue excessive ou des étourdissements.
• Si les saignements interfèrent avec vos activités quotidiennes ou votre qualité de vie. 
• Si vous avez des douleurs pelviennes sévères ou persistantes.
• Si vous présentez des saignements entre les menstruations ou après la ménopause.

Après un questionnaire sur vos symptômes et vos antécédents médicaux, le médecin ou gynécologue procédera à plusieurs analyses, à commencer à un examen gynécologique. Si nécessaire, celui-ci peut s’accompagner d’une échographie pelvienne, d’une biopsie de l'endomètre et d’analyses sanguines. L’idée est de diagnostiquer les causes exactes de la ménorragie. 

Comment traiter la ménorragie ? 

Les traitements médicaux de la ménorragie 

En cas de pathologie avérée, une intervention chirurgicale pourra être envisagée. Notamment, 

• une ablation de l'endomètre pour détruire la muqueuse utérine, 
• une myomectomie pour éliminer les fibromes pour réduire les symptômes, 
• une hystérectomie (dans les cas les plus graves) pour retirer l'utérus. 

Mais la plupart du temps, il s’agit surtout de traiter les symptômes de la ménorragie à travers : 

• Des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) : ils réduisent les saignements et soulagent les douleurs menstruelles.
• Des contraceptifs hormonaux : comme les pilules, patchs, ou DIU hormonaux pour réguler les cycles et diminuer les saignements
• Des progestatifs : ces traitements hormonaux permettent d’équilibrer les niveaux hormonaux. 
• De l’acide tranexamique : ce médicament aide à réduire les saignements en améliorant la coagulation.

Les remèdes naturels 

Il est aussi possible d’opter pour les traitements naturels pour soulager les symptômes. Voici les meilleures approches naturelles en cas de ménorragie : 

• Les compléments en fer : pour prévenir ou traiter l'anémie liée à la ménorragie.
• Les herbes médicinales : certaines plantes comme l'achillée millefeuille peuvent aider à réguler le cycle pour une meilleure gestion des règles abondantes. 
• Les modifications alimentaires : il s’agit de réduire la consommation de caféine et de sucre pour favoriser l'équilibre hormonal. Favorisez également les aliments riches en fer et en vitamines pour compenser les pertes sanguines.
• La réduction du stress : n’hésitez pas à pratiquer quelques techniques de relaxation pour prévenir les déséquilibres hormonaux induits par le stress.

Et bien sûr, n’oubliez pas la culotte menstruelle. Ce sous-vêtement ne pourra pas ralentir les flux sanguins, mais il se présente aussi comme une solution à la ménorragie dans le sens où il vous aide à mieux vivre la période des règles. Beaucoup plus agréables à porter que les autres protections hygiéniques, nos culottes vous feront presque oublier vos saignements menstruels excessifs.  

Sources  : Ameli –  (français) Règles abondantes