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J'ai des règles hémorragiques - Est-ce grave docteur ?

Si les saignements trop abondants peuvent inquiéter de nombreuses femmes, ils ne sont pas forcément le signe d’une pathologie. Alors, à partir de quand parle-t-on de règles hémorragiques ? Quelles en sont les causes ? Faut-il s’alarmer ? Et surtout, comment les atténuer ? Toutes les réponses sont dans cet article. 


C’est quoi les règles hémorragiques ?


Les règles hémorragiques (également appelées ménorragies) désignent des saignements plus abondants et/ou plus longs que la normale. Alors qu’est-ce qui est normal ? Par principe, les menstruations durent entre 3 à 7 jours et la quantité de sang perdu varie généralement entre 20 à 80 mL. Alors si les écoulements durent plus de 7 jours et/ou la quantité de sang est supérieure à 80 mL (soit environ 5 coupes menstruelles, 5 tampons ou 5 serviettes hygiéniques), vous avez des règles hémorragiques. 

Ces dernières peuvent aussi s’accompagner de caillots de sang. Il s’agit en réalité de débris de muqueuse utérine qui sont sans gravité (sauf s’ils sont présents en très grande quantité). 

Bon à savoir : si les pertes de sang sont excessives ou plus longues que d’habitude, les ménorragies sont généralement régulières. Elles interviennent donc à la même fréquence tous les mois, et peuvent être qualifiées de menstruations à proprement parler. En revanche, si vous avez des saignements importants en dehors des règles, on parle de métrorragies. Et si les écoulements sont abondants à la fois pendant et entre les règles, on parle de métroménorragies.


Quelles sont les causes des règles très abondantes? 


Les causes des règles hémorragiques sont multiples. Nous avons listé les principales : 


La puberté ou la ménopause 


Ces phases de changement impliquent un bouleversement hormonal très intense qui peut impacter l’abondance de vos menstruations. 

Lors des premières règles, il n’y a pas toujours d'ovulation (c’est l’anovulation). Dans ce cadre, la production de progestérone est limitée alors que le taux d’oestrogène est important. Celui-ci provoque une croissance excessive de l’endomètre. En se détachant, la muqueuse de l'endomètre va causer des règles très abondantes et prolongées. En plus d’un flux plus intense, les menstruations pendant la puberté sont aussi irrégulières. 

Pendant la préménopause, l’ovulation est très aléatoire. Le niveau de progestérone et d’œstrogène est alors déséquilibré. Ce qui peut également provoquer des règles hémorragiques. 


Un fibrome ou un polype utérin 


Les fibromes utérins sont des cellules musculaires tumorales qui s’installent sur la paroi utérine. Souvent caractérisée par des envies fréquentes d’uriner, cette tumeur bénigne concerne environ 25 % des femmes de plus de 40 ans.

De leur côté, les polypes sont des excroissances qui se développent sur la muqueuse de l'utérus. Recouverts du même tissu que l’endomètre, les polypes ressemblent à des champignons. L’apparition des polypes est liée à l’âge, au surpoids ou encore à l’hypertension.

Ces deux pathologies peuvent causer des saignements menstruels très abondants et des douleurs abdominales. 


La contraception 


Il s’agit plus précisément du stérilet en cuivre. En effet, la présence du cuivre peut provoquer une inflammation de l’utérus. L’endomètre va alors croître de manière excessive. Il n’est donc pas rare que les femmes utilisant ce dispositif intra-utérin (DIU) connaissent des règles plus abondantes, plus longues, et parfois plus douloureuses. Mais rassurez-vous, les effets du stérilet en cuivre ne se font sentir que pendant les premiers cycles menstruels. Après 6 mois, vos règles devraient retrouver un flux moins important. Cela dit, les menstruations seront souvent plus abondantes que sans DIU. 

Si les règles hémorragiques persistent au-delà de 6 mois, n’hésitez pas à consulter votre gynécologue. Il vérifiera si le stérilet s’est bien adapté à votre utérus, et éventuellement, vous fera changer de méthode de contraception. 


L’endométriose 


Entre 1,5 et 2,5 millions de Françaises souffrent d’endométriose. Pour ces dernières l’endomètre se développe en dehors de l’utérus, ce qui peut provoquer des lésions au niveau de l’appareil génital. L’endométriose entraîne alors une série de symptômes, tels que des règles très douloureuses, des difficultés à uriner, des troubles de la fertilité, des douleurs lors des rapports sexuels, et également des menstruations hémorragiques. 

Si vous souhaitez en savoir plus sur cette pathologie, n’hésitez pas à consulter notre article


Les autres pathologies 


D’autres pathologies plus sérieuses peuvent aussi causer des saignements menstruels anormaux. Par exemple : 

  • Un cancer : au niveau de l’endomètre (très rare), de l'utérus, de l'ovaire ou du col de l'utérus. 
  • Une cervicite : c’est une inflammation du col de l'utérus qui s’accompagne de rapports sexuels douloureux et de sécrétions vaginales abondantes.
  • Des troubles de la coagulation : comme la maladie de von Willebrand et l'hémophilie. Il s’agit de maladies héréditaires qui sont souvent diagnostiquées tardivement. En effet, les femmes de la famille ayant plus ou moins toutes les mêmes symptômes, ce phénomène est perçu comme normal.
  • Des troubles thyroïdiens : en cas d'hypothyroïdie, il peut y avoir une absence d’ovulation, qui provoque une libération excessive de l’endomètre, et donc des saignements très abondants.  

 

 

Règles hémorragiques - Quand s’inquiéter ?


Au vu de la variété des causes des règles hémorragiques, il convient d’obtenir un diagnostic et un traitement rapidement. Ainsi, nous vous conseillons de consulter un médecin ou un gynécologue dans les cas suivants : 

  • des règles excessivement abondantes plus d’une fois d’affilée ; 
  • d’autres symptômes accompagnant les pertes de sang, comme des douleurs pelviennes, des envies fréquentes d’uriner ou des douleurs pendant les rapports sexuels.
  • une fatigue excessive liée à l’anémie. 

Lors de consultation, votre médecin vous demandera plusieurs informations pour effectuer le diagnostic. Par exemple, la durée des menstruations, leur fréquence, le volume des pertes, le début des règles hémorragiques et les éventuelles douleurs qui les accompagnent. Il pourra également réaliser des examens complémentaires afin de détecter une anomalie au niveau de l’utérus ou du vagin. Un traitement vous sera alors prescrit pour atténuer l’hémorragie pendant les règles. 


Que faire en cas de règles hémorragiques ?


Bien souvent, les règles hémorragiques ne s’arrêtent pas d’elles-mêmes. Il convient donc de suivre un traitement adapté. Mais cela dépendra en grande partie de la cause de ces pertes de sang excessives. 


Les traitements hormonaux


Il s’agit d’hormones en comprimés (progestatif ou progestérone). Leur rôle est de réguler la croissance de l'endomètre, causé par un surplus d'oestrogène ou une insuffisance de progestérone. Ces traitements sont souvent prescrits en cas de fibrome utérin ou de ménopause.


La chirurgie 


Cette solution concerne uniquement les cas de règles hémorragiques causées par une pathologie. Dans ce cadre, le gynécologue pourra réaliser une hystéroscopie. En plus de diagnostiquer les anomalies intra-utérines (comme les polypes et fibromes), cela permet également de réaliser une ablation des polypes, de l’endomètre ou des fibromes utérins lorsqu’ils sont trop grands. 


Les médicaments 


Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont réputés pour soulager les crampes pendant les règles, mais ils peuvent aussi limiter l’abondance des saignements. En effet, ils réduisent le niveau de prostaglandines. 

En outre, vous pouvez également prendre des compléments alimentaires si vous souffrez de fatigue liée à une carence en fer. 


Les contraceptifs hormonaux


Le stérilet en cuivre favorisant les règles hémorragiques, il peut être judicieux de changer de méthode de contraception. Les pilules contraceptives ou les dispositifs intra-utérins (DIU) contenant des hormones peuvent alors vous aider à réguler vos menstruations et réduire l'abondance des saignements.


Les remèdes naturels


Enfin, l’homéopathie est aussi utilisée pour limiter les règles hémorragiques. En effet, certaines herbes et plantes médicinales peuvent réduire les saignements menstruels. C’est le cas notamment de la racine de guimauve, des feuilles de framboisier et du cataplasme de feuille de chou. 

Attention toutefois, aucune preuve scientifique n’affirme clairement que ces traitements naturels agissent sur les règles hémorragiques. Il convient donc de vérifier ce qui vous fait du bien. 

Et bien sûr, pour mieux vivre avec des règles très abondantes, nous vous conseillons la culotte menstruelle. Si elle n’atténue pas les règles hémorragiques, elle vous permet d’oublier tous les désagréments des protections hygiéniques traditionnelles. Découvrez tous ses avantages en cliquant sur ce lien

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